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L’HÉRÉDITÉ DES CARACTÈRES ACQUIS

réduits de moitié et différents peuvent, en se fusionnant, redonner une cellule qui a encore le nombre maximum de caractères possibles, mais cette fusion assure la variation, c’est-à-dire les chances de progrès et, désormais, cela continuera ainsi indéfiniment…

Cette élimination d’une moitié des plasmas ancestraux, on la constate (?) dans la formation du second globule polaire qui détermine la maturation de l’ovule[1]. Le spermatozoïde apporte ensuite à l’ovule une autre demi-part des plasmas ancestraux et cela fait un œuf fécondé qui a toujours le nombre maximum de caractères possibles.

Et si, par erreur, l’ovule et le spermatozoïde avaient éliminé tous deux les plasmas ancestraux qui déterminent l’œil droit, l’œuf donnerait un produit pourvu de deux yeux gauches !

Tout ceci a l’air d’une plaisanterie et cependant c’est là véritablement la théorie des plasmas ancestraux de Weissmann. Indépendamment des critiques qui peuvent s’adresser aux raisonnements téléologiques de l’auteur, il y a un très grave reproche à lui faire au sujet de l’extension abusive des phénomènes sexuels.

Nous constatons aujourd’hui, d’une manière courante, la reproduction sexuelle des êtres, c’est-à-dire la fusion de deux plastides d’une espèce donnée. Que ces deux plastides n’aient plus chacun, par suite des phénomènes de maturation, que la moitié des caractères de l’espèce considérée, cela est parfaitement acceptable, mais néanmoins deux objections évidentes surgissent à ce sujet contre le système de Weissmann :

  1. Voir Les éléments figurés de la cellule et la maturation des produits sexuels. (Revue scientif., 1899)