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ses expressions annonçaient plutôt une libertine amoureuse par tempérament que par sentiment ; elle avait succombé aux caresses déréglées de la sœur Angélique, et j’avais résisté aux avances lubriques de mon régent ; j’en avais été épouvanté, saisi d’horreur, mais l’ivresse des passions, qui commençaient à me maîtriser, me fit glisser sur cette observation. J’adorais trop Constance pour outrager ses sentiments et ternir sa sagesse. Les plaisirs qu’elle m’annonçait dans sa lettre me tenaient lieu de tout, et je n’aspirais qu’au moment délicieux où je jouirais de sa possession.

En attendant cette précieuse époque, je palpais en imagination les ravissants appas que ma divinité m’avait offerts en songe dans le bosquet où j’avais été surpris par mon régent ; alors en connaissance de cause, je me plaisais à frotter avec mes doigts le nerf érecteur qui avait été l’objet de la luxure effrénée de ce prêtre impur, les bulbes qui l’accompagne se gonflaient, je tombais en extase, et cette demie jouissance m’enivrait et me donnait une idée à peu près directe de la jouissance complète qu’éprouvent deux personnes de sexe différent confondus l’un dans l’autre.

Enfin arrivèrent mes 15 ans, ce terme tant dé-