Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T1.djvu/38

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raient, au moins j’aime à me l’imaginer, plus nous procurer d’aussi fortes sensations.

« Vous allez donc quitter le collége et moi le couvent ; l’âge de quinze ans est le terme prescrit par nos parents pour nous rappeler auprès d’eux. Pendant l’espace de temps qui nous reste à franchir pour y arriver, méditez sur ma lettre, désirez comme moi l’instant de nos embrassements. Dieux ! quelle satisfaction de pouvoir examiner en vous les chefs-d’œuvre de la nature, de remonter sous ma main active et légère, la verge masculine et de jouir par son intromission de la réalité du plaisir, dont sœur Angélique ne m’a donné que l’ombre. Je ne puis penser à cette situation enchanteresse sans être consumée de tous les feux de l’amour ; je brûle ; le salpêtre et le bitume circulent dans mes sens, un délire convulsif embrase mon imagination, et je suis obligée de quitter la plume pour me servir de mon doigt et soulager mon martyr amoureux.

« Pardonnez-moi, je vous supplie, cette légère infidélité. Adieu, mon cher chevalier, ô vous que j’adore, je meurs d’amour pour vous, etc., etc. »

On voit par cette lettre de Constance que ses dispositions équivalaient aux miennes ; à la vérité,