c’est qu’elle est bien fournie de cette partie dans
laquelle toute idée d’amour se concentre ; s’ils
l’appellent : ma couillande, c’est qu’ils la trouvent
forte et vigoureuse, et ainsi du reste ; de plus
il y a deux raisons bien douces et gentilles qui
font que les hommes, quand ils sont aux prises
avec nous, appellent toutes choses par leur nom.
La première, c’est que nous possédant en toute liberté,
ils s’égaient à nous dire les mots qui nous
font le plus de honte pour rendre leur victoire
plus célèbre. La seconde, c’est que leur imagination
étant toute confite en délices, ils s’expliquent
par monosyllabes, d’où vient que ce qu’ils appelleraient
dans d’autres temps paradis d’amour,
centre des délices, trou mignon, ils l’appellent
tout simplement un con, un cul ; il en est de même
de l’engin de l’homme, les femmes l’appellent
simplement un vit, car autrement il faudrait dire
le membre viril, le membre génital, ou autres explications
sottes et longues que la fureur d’amour
ne donne point le temps de prononcer. L’amour
excuse tout, et il n’y a point de paroles sales à
dire entre deux amants qui se baisent et sont
montés l’un sur l’autre.
— Quand même cela ne serait pas vrai, ma