Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 93 —


déduire toutes ces raisons ; où avez-vous donc appris tout cela ?

— C’est mon ami qui a pris plaisir à m’instruire ; il m’a même dit qu’avant qu’il eût couché avec moi, lorsqu’il sentait que son amour le pressait trop, il était obligé d’aller trouver contre son gré quelque fille pour le divertir, trouvant par une fin contraire à ses désirs le moyen de m’aimer avec plus de tranquillité. Car, comme je l’ai dit, l’amour a cela de fin et de merveilleux, qu’il ne fait pas d’abord penser à l’accouplement, et cependant c’est sa seule fin. Maintenant, il faut que je réponde à la question que tu m’as faite, savoir pourquoi les hommes en faisant cela disaient des gros mots ; c’est qu’ils prennent plaisir à nous nommer par les choses qu’ils aiment le plus, et comme dans l’action, lorsqu’ils nous baisent, ils ont toutes leurs pensées attachées à notre bijou, de là vient qu’ils ne peuvent s’exprimer qu’en disant : Eh ! ma connaude, eh ! ma couillande, ou autres choses semblables, selon la pensée qui les anime ; tous les noms qu’ils nous donnent dans ces moments-là sont autant de mots hiéroglyphiques dont chacun porte une sentence entière ; car s’ils disent à une fille : ma connaude,