Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 107 —


— Cela est bien malaisé à résoudre, répondit Suzanne, car si l’on s’arrête à l’écoulement de la semence, il n’y a point de doute que la femme n’en ait davantage, parce qu’elle sent la sienne et celle de l’homme en même temps, lesquelles se rencontrent par un mouvement chaleureux et un peu contraire, la chatouillant au fond de la nature toutes deux ensemble, au lieu que l’homme ne reçoit point de plaisir de la semence de la femme. Mais si d’un autre côté on considère qu’une grande partie du plaisir consiste dans la chaleur et le trémoussement et que celui qui s’agite se plaît davantage dans son action que celui qui n’agit pas tant à proportion de l’objet qui les fait animer, on ne pourra résoudre en ce cas lequel des deux ressent le plus de satisfaction.

— Et pourquoi donc, ma cousine, demanda Fanchette, est-ce que le plaisir arrive de la sorte, et que les deux sexes quelquefois, tout naturellement et sans qu’ils puissent en définir la raison, souhaitent tant de se joindre ?

— C’est, répondit Suzanne, qu’autrefois (remarquez bien ceci) l’homme et la femme n’étaient qu’un et étaient conjoints ensemble par leurs deux membres qui se trouvaient enclos l’un dans