— C’est qu’il lui est bien obligé de la peine qu’elle prend et qu’il juge mieux par là de sa tendresse et bonne volonté. Il dit alors à sa belle cavalière qu’il se soumet par humilité et qu’il n’est pas digne de prendre le dessus. La fille, qui est reconnaissante, redouble à ce mot découragé.
— Et vraiment, elle fait bien, dit Fanchette, car voilà une grande civilité de la part du garçon.
— Il y a bien encore une autre raison que celle-là, reprit Suzanne, mais j’attendrai pour te la dire que tu sois mieux instruite des choses essentielles que tu dois savoir d’abord.
— Grand merci, ma cousine, vous aurez donc la bonté de me tout apprendre ; mais puisque nous en sommes sur ce discours, dites-moi pourquoi la plupart des nuits je sens des démangeaisons à ma panoufle qui m’empêchent presque de dormir ; je me tourne, je me vire de côté et d’autre sans que cela se puisse apaiser ; que me faudrait-il donc ?
— Il te faudrait, répondit Suzanne, un bon gros dard bien nerveux pour le fourrer dans ta nature et la forcer à répandre le doux nectar, seul propre à apaiser ta chaleur. Mais à défaut de cela, quand tu sentiras ces démangeaisons, il faut