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— Tu n’as que faire de craindre, car quand tu en seras là je te donnerai un secret pour qu’il n’y paraisse plus.

— Mais y a-t-il d’autres filles qui le fassent aussi ? pour moi, je pense qu’elles n’oseraient, car si on venait à le savoir, personne ne voudrait plus les épouser.

— Il n’est pas aisé de s’en apercevoir, puisqu’elles le font en cachette, et on ne le saura pas plus de toi que l’on ne le sait d’elles ou de moi. Vraiment, il y en a plus de la moitié qui se laissent enfiler, et si par hasard ses parents viennent à le savoir, ils n’en disent rien et tâchent de la marier à quelqu’un qui l’ignore.

— Et le diable qui sait tout ? objecta encore naïvement Fanchette.

— Le diable qui sait tout ne viendra pas le dire aux autres, et puis dans le fond ce n’est qu’une légère peccadille inventée par la jalousie des hommes, qui veulent que leurs femmes ne soient qu’à eux seuls. Crois-moi, si les femmes gouvernaient les églises aussi bien que les hommes, elles auraient bien ordonné tout le contraire.

— Les hommes pourtant, à ce qu’il me semble avoir entendu dire à ma mère, conviennent qu’ils