Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/42

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— Eh bien, il faut profiter de l’occasion aujourd’hui même ; tu ne saurais en trouver une plus belle ; ta mère est à la campagne et ne reviendra que ce soir ; il n’y a que la servante au logis. On trouvera bien moyen de l’employer à quelque besogne. Quand Robinet viendra, je lui parlerai de toi, puis je vous laisserai seuls, et si quelqu’un vient te demander, tu feras dire que tu n’y es pas. Voilà un lit qui est propre à l’ouvrage que vous allez entreprendre ; si on le trouvait gâté, tu diras que tu t’es couchée dessus, et tu ne mentiras pas, car sitôt que Robinet sera venu et se verra seul avec toi, il ne manquera pas de t’y ajuster de façon ou d’autre.

— Ah ! mon Dieu, je tremble, et quand Robinet sera ici, le laisserai-je faire, ma cousine ?

— Vraiment oui.

— Vous me répondez donc qu’il pourra me procurer le plaisir dont vous faites tant d’éloges et que je sois en état de le sentir comme vous ?

— Ne te l’ai-je pas déjà dit ? répliqua Suzanne, tu n’auras qu’à lever ta chemise.

— Je vous demande pardon, ma cousine, de toutes mes questions, mais c’est que je suis encore si ignorante. En attendant que Robinet vienne,