Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 35 —

— Certes, vous êtes bien heureuse, ma cousine, à ce que je vois, et il me tarde bien d’en faire autant que vous ; mais comment faut-il que je fasse ? j’ai besoin de vos conseils et de votre secours, car si vous ne m’aidez, je ne pourrai parvenir à faire ce que j’ai le plus à cœur.

— Eh bien, voyons, pour qui aurais-tu le plus d’inclination ?

— Pour Robinet, puisqu’il faut l’avouer.

— Il faut donc tenir à lui et le prendre ; il a toutes les qualités qui font le galant homme.

— Mais comment faire ? je n’aurai jamais la hardiesse de lui proposer pareille chose.

— Eh bien, je lui dirai pour toi ce qu’il faudra ; tu n’auras qu’à le laisser faire ; surtout, quand vous serez ensemble, prenez bien vos mesures pour vous revoir souvent, car le plaisir d’amour est si attrayant qu’une fois qu’on en a goûté on ne saurait plus s’en passer.

— Cela est fort bien ; mais quand commencerons-nous ?

— Le plus tôt que faire se pourra ; Robinet ne vous viendra-t-il point voir aujourd’hui ?

— Si fait, ma cousine, je l’attends, dit Fanchette, et voici bientôt son heure.