Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/60

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bien heureuse de posséder un ami si parfait, mais que votre mérite vous rend digne des plaisirs qu’il vous cause.

— Du tout, mon cœur. Car ce n’est pas mon mérite qui le rend sage comme il est ; tu ne saurais croire la discrétion avec laquelle il agit quand nous sommes devant le monde ; il n’ose presque me regarder et semble n’avoir pas la hardiesse de m’adresser la parole, tant il craindrait de m’offenser. Cependant, il faut avouer qu’il sait si bien bannir tout respect en temps et lieu qu’il n’y a sorte de mignardise dont il ne soit capable pour me donner du plaisir et que son génie lui fournit tous les jours de nouvelles ressources pour nous procurer à tous deux mille contentements.

— Eh ! paix, paix, dit Fanchette en mettant précipitamment la main sur la bouche de sa cousine.

— Qu’y a-t-il donc ? demanda Suzanne étonnée.

— Ah ! ma cousine, reprit Fanchette, dont la figure était devenue pourpre, comme le cœur me bat, j’entends Robinet qui vient.

— Tant mieux, dit Suzanne, réjouis-toi au lieu de trembler. De quoi as-tu peur ? que je porte envie à ton bonheur et au plaisir que tu vas rece-