Page:Le Degré des âges du plaisir, suivi de L’École des filles, 1863, T2.djvu/85

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était ainsi ; tout le monde connaît son aventure avec Mlle Georges. Monseigneur de Q…, notre illustre archevêque de Paris, a portes et fenêtres matelassées pour qu’on n’entende pas ses cris du dehors quand il exploite une jolie dévote[1]. Qu’on demande à ces gens-là la raison de leurs beuglements, ils diront que c’est la force du plaisir qui les contraint à crier ainsi ; et comme il y a des gens qui crient de douleur quand on les écorche, il y en a aussi qui crient de plaisir quand on les chatouille amoureusement.

— Et comment font-ils pour crier si fort ? demanda Fanchette.

— Ils sont montés comme des saint Georges, et tenant le membre au trou velu avec un visage effaré, sentant la semence couler, ils s’écrient à haute voix : eh ! là, là, là, donne donc, ma mie, mon cœur… mon amour… ta langue… allonge et presse fort. Quelquefois les voisins qui les entendent viennent à leur secours avec du vin ou du vinaigre, croyant qu’ils meurent de douleur, et les trouvent à besogner ; regarde la belle vue et l’effet que cela doit produire. Il n’y aurait pas moins de plaisir pour la fille s’ils ne menaient pas tant de bruit, et s’il ne leur est pas possible de

  1. Note de WS : Ce paragraphe mentionnant Napoléon, a été rédigé postérieurement à la révolution, il est absent du texte original datant de 1667.