Page:Le Disque vert, nord, tome 2, 1922 - 1924.djvu/842

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ppliquer ce que lui ont appris les pathologues français et américains.

Quant à la méthode que nous propose Freud, elle est une extension intéressante de l’analyse introspective, telle qu’on en trouve déjà des exemples dans le Journal intime de Maine de Biron ou dans la Correspondance de Jouffroy : le psychologue, dressé à l’observation de lui-même, s’arrête à des notations qui, pour le commun des mortels, n’ont que peu d’importance ; il s’attache à les décrire et cherche, par l’analyse, à trouver leurs antécédents. Il arrive à chacun de nous de penser soudain à une chose sans lien avec nos préoccupations présentes ou de faire machinalement l’un ou l’autre acte, comme de ranger un objet. Le plus souvent nous n’attachons pas d’importance à cela. Chez le psychologue professionnel de faits, le dressage introspectif conduit l’esprit à se fixer sur ce genre de faits et à en chercher les attaches.

La déformation professionnelle aidant, un psychologue de métier, comme Freud, surtout s’il s’occupe de la mentalité inconsciente, considère le susdit genre de faits comme beaucoup plus important qu’il ne paraît l’être dans notre vie ordinaire. Car, selon l’équilibre mental, l’influence de ces faits inconscients est très variable : intense chez les émotifs, elle est réduite chez les gens calmes ou maîtres d’eux-mêmes.

Il ne faudrait donc pas voir une loi générale dans les cas particuliers que l’on nous a décrits.

En somme, la méthode que nous propose Freud pour analyser les tendances latentes et les idées réprimées