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Page:Le Disque vert, nord, tome 2, 1922 - 1924.djvu/843

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n’est pas sans valeur ; il s’agit de porter son attention sur ces évocations d’idées que, généralement et sans grandement nous en soucier, nous attribuons à la distraction ; ou encore sur le contenu des rêves, ou enfin sur l’expression consciente que nous donnons, sans le savoir, à nos tendances latentes. Il faut ensuite rechercher les éléments du fait et tâcher de découvrir l’origine de ceux-ci.

Avouons-le, le procédé n’est pas nouveau. Et sait-on qui fut le véritable initiateur de la psychanalyse ? Ce fut le psychologue liégeois J. Delbœuf, un initiateur, du reste, en mainte question de psychologie scientifique. Il nous en a laissé de célèbres exemples dans son livre sur Le Sommeil et les Rêves, il y a un demi-siècle de cela. C’est du reste le procédé psychanalytique de Delbœuf que j’ai appliqué moi-même dans mon Inconscient et je ne vois pas ce que Freud y a ajouté, si ce n’est des hypothèses caduques.

Ainsi, de même que Binet revendiquait pour l’École de Paris l’emploi de l’observation interne systématique employée par l’École de Würzbourg, à qui les Allemands en attribuaient l’honneur, de même devrons-nous faire acte de justice en revendiquant pour les spiritualistes français et, au point de vue de l’analyse scientifique, pour l’École belge, pour Delbœuf, l’honneur que l’on reporte un peu légèrement sur Freud et les Viennois.

En résumé, l’œuvre de Freud mérite d’être prise en considération. Mais n’exagérons rien. Méfions-nous et de sa fantaisie et de ses hypothèses et répétons que la