littéraire où il voudra l’utiliser : poésie, théâtre, roman… Bien entendu dans ces notes trop rapides, je ne fais que poser le problème. Chacun le résoudra. Dans quelle mesure la technique de la psychanalyse peut-elle servir l’art du poète, du dramaturge, du romancier ? … Je vois, cependant, pour résoudre le problème, deux remarques et deux conditions à ne pas négliger.
D’abord, la psychanalyse est essentiellement une technique d’interprétation, une recherche de ce qui est et de ce qui se cache sous ce qui apparaît, transparaît ou se dissimule[1]. On voit comment le théâtre, par exemple, pourra s’en souvenir.
Ensuite, le chef-d’œuvre est une synthèse ; les œuvres qui s’arrêtent à l’étape de l’analyse sont toujours inachevées, car l’analyse elle-même est toujours et nécessairement inachevée ; c’est le cas chez Proust ; l’analyse, la dissociation des éléments dont la synthèse pourra seule recréer la vie organique, est évidemment la condition du chef-d’œuvre, comme de la synthèse, mais elle est radicalement impuissante à le créer. Or la technique freudienne, comme l’indique son autre nom, est une méthode d’analyse. Elle sera donc plus ou moins utile
- ↑ Une originalité du procédé est de tenir pour valable tout renseignement, même mensonger. En effet, tout témoignage à sa cause, et le mensonge lui-même est une révélation. Dès qu’un individu parle, peu importe la vérité de ce qu’il dit. Il ne peut pas faire que sa personnalité lui échappe.