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POÈMES[1]

1. — près du foyer pâle

 
Près du foyer pâle aux flammes perdues,
Les matins rongés d’espoirs et d’effrois,
Pourrez-vous jamais revenir, ô voix
Que l’enfance morte a mal entendues.

Qu’importe alors litières et toits
Ou spectres surgis, ailes étendues
Rien ne distraira des collines nues
L’homme qui s’enfuit des hameaux étroits.

Et qu’importe aussi, terrestre silence,
Si rien ne m’accueille en la plaine immense
Où montera seul le choc de mes pas.

Sans Dieu qui rayonne ou main qui protège
Si le froid trop vif m’abat sur la neige,
Qu’importe la mort, je ne vivrais pas.

  1. Rappelons que Robert Honnert, mort à 38 ans, en mai 1939 était l’un des meilleurs poètes de ce temps.