Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/170

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nos intérêts communs, de rendre inutiles ces établiſſemens militaires qui ont renverſé la liberté de l'ancien monde, enfin de remédier avec ſuccès aux malheurs des factions, qui ont été funeſtes aux autres Gouvernemens, & dont nous avons déjà laiſſé voir des ſymptômes allarmans. Il ne nous reſte dans cette partie de nos recherches, qu'à nous occuper d'une objection tirée de l'étendue du pays que l'Union embraſſe. Quelques obſervations à cet égard ſeront d'autant moins intuiles, que les adverſaires de la nouvelle Conſtitution s'appuient ſur le préjugé trop accrédité, relativement à l'étendue qui convient au Gouvernement Républicain, ont cherché à ſuppléer par des difficultés imaginaires, au défaut réel d'objections ſolides qu'ils n'ont pu trouver.

L'erreur de ceux qui croient que le Gouvernement Républicain ne peut exiſter que dans un territoire borné, a déja été développée & réfutée dans les Chapitres précédens. Je me contenterai de remarquer ici qu'elle ſemble devoir ſon origine & ſes progrès, à ce que l'on confond toujours une République avec une Démocratie, & qu'on applique des objections tirées de la nature de celle-ci, à la premiere. Nous avons déjà fait ſentir la différence de ces