Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/60

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Mon intention eſt de ne la conſidérer que relativement au maintien de la paix & de la tranquillité : ſous ce rapport, on peut craindre pour elles les armes ou l'influence des Nations étrangeres ; des diſpoſitions domeſtiques peuvent auſſi la menacer. Je m'occuperai de ces deux ſortes de dangers. Ceux que j'ai placés les premiers en ordre, me paroiſſent auſſi les premiers en importance.

Je commence donc par examiner ſi le Peuple a tort de croire, qu'une Union intime ſous un Gouvernement revêtu, d'un pouvoir ſuffiſant, doit lui inſpirer plus de ſécurité contre les hoſtilités étrangeres, que ſa diviſion. Comme dans tout Etat, le nombre des guerres eſt propotionné à celui des cauſes réelles qui les font naître, ou des prétextes qui les autoriſent, il convient de rechercher ſi, dans le ſyſtême de la diviſion de l'Amérique, ces cauſes ou ces prétextes, ſe reproduiront plus ſouvent que dans celui de ſon Union ; car dans ce cas, il feroit démontré que l'Union eſt le moyen le plus sûr pour maintenir le Peuple en état de paix.

Les juſtes cauſes de guerres ſont le plus ſouvent la violation des traités, ou des attaques directes. L'Amérique a déja formé des traités avec ſix Nations étrangeres, qui ſont toutes,