Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/65

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phes à des différens avec ces Puiſſances. Les Etats limitrophes ſeront ceux qui, par l'impulſion d'une irritation ſoudraine, par l'appas d'un intérêt, ou le vif reſſentiment d'une injure apparente, ſe porteront plus aiſément à des violences qui pourroient occaſionner la guerre. On ne peut oppoſer à ces dangers un préſervatif plus efficace qu'un Gouvernement national, dont la prudence ne ſera jamais altérée par les paſſions qui agitent les parties immédiatement intéreſſées.

Si le Gouvernement national empêche les plus grand nombre des juſtes cauſes de guerres, il lui ſera auſſi plus facile d'accommoder & terminer à l'amiable les différens qu'il n'auroit pu prévenir. Plus modéré, plus froid dans cette circonſtance comme dans toutes les autres, il agira avec plus de circonſpection que l'Etat intéreſſé à la querelle. L'orgueil des Etats eſt comme celui des hommes ; il les empêche de reconnoître, d'effacer ou de réparer, leurs erreurs ou leurs offenſes. Le Gouvernement national ſera à l'abri de cet orgueil : il procédera avec modération & impartialité à la recherche des moyens les plus propres à faire diſparoître les difficultés qui auront pu s'élever.

En outre une Nation, puiſſante par ſon