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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Évidemment, André ns pouvait songer à mettre en doute la déclaration du maître d’hôtel : Interlaken, centre de toutes les excursions de la région, n’eût pu ignorer un fait dont la chronique locale se fût emparée.

D’un autre côté, était-il admissible que la presse allemande eût fait autour de cette fausse nouvelle un tel bruit, s’il n’y avait eu à ce bruit une raison ?…

Et quelle autre raison pouvait-il y avoir, vraiment, que le désir d’inspirer toute quiétude à ceux que le grand état-major de Berlin savait au courant des machinations de Mornstein, principalement Merlier… Merlier qui, à l’époque où avait été lancée cette nouvelle, vivait encore et dont il s’agissait d’endormir la défiance…

Et le jeune homme demeurait les yeux fixés sur le portrait du fameux commandant, tandis que sa pensée se reportait vers la mort de Merlier, que le torpillage du bâtiment, interrompant l’enquête commencée par le commandant, avait laissée inexpliquée.

Et voilà que de nouveau sonnaient aux oreilles du jeune homme les derniers mots prononcés par le moribond…

« Mornstein ! avait-il répété à plusieurs reprises avec un accent de terreur… Mornstein !… »

Pas un moment alors André n’avait soupçonné que le commandant allemand pût être lié à la fin tragique du vieillard, puisque Mornstein était mort…

Mais maintenant que la nouvelle était fausse !…