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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

au fur et à mesure que s’écoulaient les heures…

Le soir tomba, et les étoiles s’allumèrent une à une au ciel, la lune monta à l’horizon et rien… personne…

Alors, ce fut la pleine nuit, et, incapable de se mettre au lit, Fridette, accoudée à sa fenêtre, guetta les bruits mystérieux de la montagne…

Comme onze heures sonnaient à l’église de Kandersteg, il y eut au loin, sur le sentier qui descendait du Grosshorn, un bruit de pas claquant sur le sol durci…

Un espoir gonfla le cœur de la jeune fille… dont les regards se braquèrent sur le point où le sentier fait un coude brusque et d’où seulement se pouvaient apercevoir les nouveaux arrivants…

Une seule silhouette apparut… et cette silhouette n’était pas celle qu’elle attendait…

Cramponnée à la barre d’appui, c’est à peine si elle eut la force de demander, quand M. Heldrick atteignit le seuil du chalet :

— Pas de nouvelles ?…

Il ne répondit même pas et entra, faisant claquer la porte derrière lui…

Interdite, elle s’apprêtait à descendre l’interroger lorsqu’elle entendit un double tour de clé grincer dans la serrure, lui démontrant ainsi l’inutilité de toute tentative de conversation…

Elle demeurait là, comme figée, n’osant faire un mouvement ; en bas les lourdes chaussures de M. Heldrick se mirent à battre le plancher de la salle basse,