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Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/76

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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

et cette promenade ininterrompue, au milieu du grand silence de la nuit, prenait une allure tellement impressionnante, tellement sinistre que la jeune fille n’osait plus bouger…

Oui… oui… Elle avait peur… peur terriblement, irraisonnablement !…

Au point qu’ayant, sur la pointe des pieds, gagné un fauteuil, elle s’y blottit, ayant fini par mettre ses mains sur ses oreilles, pour fuir ce martelage hallucinant, odieux…

Brusquement, il cessa et, pendant un long moment, un silence de plomb enveloppa le chalet…

Puis s’entendit un grincement produit par les pieds d’un siège qu’on repoussait pour se lever.

Le Hollandais allait-il donc recommencer son impressionnante promenade ?…

Non ; tout doucement, l’oreille de Fridette surprit sa marche glissante sur le plancher de la salle ; ensuite, avec mille précautions, la clé crissa dans la serrure et la porte de la salle tourna sur ses gonds avec un petit bruit particulier que la jeune fille connaissait bien.

Fridette, redressée, écoutait les pas feutrés qui maintenant gravissaient l’escalier : le buste penché en avant, les yeux fixes, elle eût voulu pouvoir de ses regards traverser l’épaisseur des planches pour suivre dans son ascension celui qui montait…

C’est à elle qu’il en avait !… Elle le pressentait, et elle se bâillonna instinctivement les lèvres pour retenir le cri d’angoisse prêt à en jaillir…