Aller au contenu

Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXI


Elle s’imposait un séjour à Paris comme on s’impose un délai à la veille d’une décision qu’on est sûr de prendre, qu’on a déjà prise au fond de soi, pour se complaire dans l’idée d’un libre arbitre qu’on n’a déjà plus.

Elle voulait voir clair en elle, se débarrasser de l’envoûtement de la lande, chasser pour le moment l’Illuminé de sa pensée.

Et voilà que de loin il s’y installait plus fermement. Il créait dans l’atmosphère parisienne un îlot de brume dans lequel il l’attirait. Elle le voyait par-dessus la foule. Son regard, son sourire et sa voix hantaient son souvenir.

Pour s’en défendre, il lui eût fallu la vie de l’étranger, avec l’absorbant travail du jour, l’agitation des soirées, les amitiés de femmes, les camaraderies d’hommes. Il lui eût fallu, comme autrefois, aiguillonner