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Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/20

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IV


Une ombre était sur le seuil. Elle la sentit peser sur ses paupières abaissées.

On n’avait pas entendu la barrière s’ouvrir. La lande, complaisamment, livrait passage au vagabond nocturne. Tout le soleil de ce tiède midi de novembre éclairait sa face. Un vague sourire entr’ouvrait les lèvres, que démentait, par intervalles, l’application pénible du regard.

Il passa devant elle, pénétra dans la maison. Il tenait serré sur sa poitrine son béret de marin. Il s’avançait ainsi, les mains croisées, le pas léger, les yeux haut levés sur les murs, comme s’il visitait une chapelle.

Ève ne bougea pas. Le somnambule allait se réveiller de lui-même.

Il regardait la lanterne chinoise suspendue au plafond, les cretonnes éclatantes du divan