Aller au contenu

Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
GRAND-LOUIS L’INNOCENT

Ses vêtements s’égouttaient autour de lui, et il considérait d’un air perplexe les marques boueuses que ses pieds faisaient sur le tapis.

Elle le mena jusqu’au foyer. Il grelottait.

— Asseyez-vous… Reposez-vous… Ne vous inquiétez pas. Je vais vous préparer à boire.

Elle prit la lampe pour se rendre dans l’arrière-salle, et pendant que l’eau chauffait, elle examina le vagabond.

Il était resté debout devant le feu, les deux bras en croix appuyés à la cheminée. Il ne faisait pas un mouvement. Il regardait la flamme.

Elle revint avec le grog bouillant versé dans un bol de faïence, posa la lampe sur la table.

L’homme avait toujours le dos tourné. Elle dut lui toucher l’épaule.

— Il faut boire chaud, dit-elle doucement.

Il sortit de son rêve, huma le breuvage, eut une expression de convoitise. Il tenait le bol serré sur sa poitrine, entre ses mains aux longs doigts écartés. Il se mit à boire avec lenteur, gravement, les paupières abaissées sur ses yeux. La couleur revenait à son visage.