Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

IX


Grand-Louis ne se montrait plus depuis quelques jours. Ève ne s’en inquiétait pas, habituée qu’elle était à ses disparitions subites. Pourtant elles créaient un malaise. L’équilibre acquis se rompait. Le Nord faisait de nouveau entendre son appel tragique dans les espaces tourbillonnants de la mémoire. Il mettait sur le visage sa caresse, dans les veines, son vif-argent. La tempête blanche, avec ses lances cristallines et ses bannières étincelantes dressées, repoussait les forces masquées de la lande. La maison de pierre était scellée sur un cœur vivant. Il était temps qu’on vînt le délivrer.

Cette fois, quand il reparut, il portait sur la tête, à la manière des pêcheurs, un panier d’osier plat qu’il déposa sur le seuil. Puis il alla d’une fenêtre à l’autre, en se haussant un peu.