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Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/67

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GRAND-LOUIS L’INNOCENT

Du haut d’un rocher surplombant, Grand-Louis se jeta à la mer. On le perdit de vue dans l’écume.

Elle reprit son sang-froid.

Là-bas, l’homme en perdition apparaissait et disparaissait par intervalles. Elle criait de toutes ses forces, malgré qu’elle se rendît compte qu’il ne pouvait l’entendre :

— Tenez bon, tenez bon, on arrive !

Mais l’encouragement, elle le savait bien, parvenait aux oreilles de Grand-Louis.

La mère hurlait toujours, sûre, elle aussi, de maintenir son fils à la surface par sa voix, jusqu’à ce que le secours arrivât.

Il semblait se débattre, changer de direction, être attiré sous l’eau par une force mystérieuse, pour flotter de nouveau un peu plus loin. Il devait être épuisé. Et cependant il n’avait pas perdu la tête ; malgré ses détours incompréhensibles, il faisait des progrès dans la direction de son bateau.

— Je le vois, je le vois, criait Ève. Courage !… Le voilà !… Il réparait… Mon Dieu, mon Dieu !… Ah ! le voilà… Il nage… Il avance… Ah ! il change de direction… Grand-Louis, à droite, à droite !