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Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/73

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XIV


Elle acheta à la mère du jeune homme ce canot qui leur inspirait une crainte supersti­tieuse.

Il était solide encore. Grand-Louis le goudronna entièrement, peignit l’intérieur.

Le forgeron fit une fouine neuve, et il partit chaque jour à la pêche pour son compte. Un vieux fusil de chasse complé­tait son équipement. Les temps de vaga­bondage étaient loin. Il fallait suivre les mouvements de la marée. Parfois, il se levait avant le jour et Ève criait en vain son nom sur la lande, au pied de l’escalier de pierre, une fois le déjeuner prêt. Il était en mer.

Ils se nourrissaient maintenant comme les pêcheurs, principalement de poisson et de pain de guerre. Les ressources diminuaient. Il était difficile de se procurer du bois. Ève,