Aller au contenu

Page:Le Franc - Grand-Louis l’innocent, 1925.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XVII


Le soir, il venait parfois regarder par­ dessus son épaule. Elle s’amusait à lire à haute voix ce qu’elle avait écrit, et quand elle était satisfaite, elle disait avec simplicité :

— C’est bien, n’est-ce pas, Grand-Louis ?

Et puisque cette satisfaction était évidente, il hochait la tête et répétait après elle :

— C’est bien, n’est-ce pas.

Elle n’eût supporté que personne d’autre fût à ses côtés durant l’éclosion du poème. Il fallait, pour donner la vie, l’absence de vie. Grand-Louis était un élément de l’ambiance, il se fondait dans la neutralité des choses.

La poésie coulait de cette terre comme une source du rocher. L’esprit devenait une église haute et nue, solitaire aussi, et il y avait toujours sur les dalles, agenouillée dans les plis sévères du poème, une pensée qui cherchait à s’élancer.