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Page:Le Franc - Visages de Montréal, 1934.djvu/64

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marie le franc

ne peux cependant pas l’abandonner : je suis la seule parente qui lui reste. Si vous l’aviez vu à son arrivée à San-Francisco !… Il faisait peur… Ce n’est pas étonnant, après tout ce qu’il a souffert. Alors, je l’ai recueilli chez moi. Il devait me récompenser de mes peines : il m’a signé un papier par lequel il s’engageait à me verser cent dollars par mois pour le temps où je l’aurais hébergé. Qu’est-ce que cent dollars par mois pour son immense fortune ! Mais il ne fait rien pour régler ses affaires. Il ne dépend que de lui que les scellés soient levés sur son château : les dix ans sont échus. Et puis, il avait promis de demander l’annulation de son mariage — pas le divorce, ses principes s’y opposent — puisque sa femme est notoirement folle.

Elle tira de son sac un papier timbré, légalisé par le consulat de San-Francisco, dans lequel le soussigné marquis du Tracy s’engageait à payer à Mlle Marie-Louise Fourcade — il n’était pas question de Marie-Louise de Chantenay du Tracy — la somme de cent dollars par mois, pour frais de pension, à partir de la date de la signature.

Elle s’essuya les yeux, se moucha bruyamment, à la française.

— Me frapper ! Après tout ce que j’ai fait pour lui. Je suis même obligée de le raser, Mademoiselle,