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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/273

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besoins de leur peuple. Et ils ont beau s’habiller comme les paysans qu’ils visitent, la clarté qui émane d’eux a vite fait de trahir leur incognito. Je n’ignore pas ce qu’on dit des Bretons et qu’une certaine école les traite couramment d’hallucinés. Mais si le monde était composé d’aveugles et qu’il y eut seulement parmi eux quelques clairvoyants, la majorité des aveugles traiterait aussi ces clairvoyants d’hallucinés. Heureux — plutôt les fils de la nuante et vaporeuse Alklutha ! Ils ne sont pas comme nous les prisonniers des apparences ; le surnaturel les enveloppe et les baigne de ses ondes enchantées. C’est leur véritable atmosphère. Tout leur est symbole dans la vie et ils savent d’intuition, comme Hamlet, qu’il y a dans le ciel et sur la terre plus de choses que n’en peut rêver notre philosophie.