Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/275

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Thomas Parc, dit Parkik, cumule, dans le privé, les professions de cultivateur, de fournier, d’aubergiste et de barbier. Placée sous le patronage des plus hautes autorités du monde celtique (MM. Gaston Paris, d’Arbois de Jubainville, Alexandre Bertrand, Gaidoz, Loth, Ernault, etc.), la représentation de Ploujean ouvrira un nouveau cycle et marquera peut-être une date dans l’histoire du théâtre populaire breton.

À la vérité, ce théâtre n’avait point cessé d’exister, mais il n’avait plus qu’une vie pâle et intermittente. La dernière représentation connue remonte à 1888 et fut organisée par le savant folk-loriste F.-M. Luzel. On y avait convié la presse parisienne ; elle vint au rendez-vous et s’en retourna criant à la mystification. Je n’ose point dire qu’elle ait eu tout à fait tort. Luzel était un lettré fort respectable et le meilleur homme du monde au demeurant : Celte jusqu’au bout des ongles, les dieux lui avaient dénié toute espèce de sens pratique. Cette représentation, qui demandait le plein air et la foule, il l’avait donnée dans une sorte de cave, aux chandelles, devant un public goguenard de clercs d’huissier et de garçons de magasin. Le rideau tombait et se relevait à contretemps ; les entrées et les sorties n’étaient point réglées ; le souffleur avait déserté son poste. Et, pour que la bouffonnerie fût complète, on avait laissé aux acteurs le soin de s’habiller à leur guise. Ces pauvres gens n’y entendaient point malice. Ils figuraient des princes, des princesses, des chevaliers, des évêques et des pages, et ne paraissaient point trop mal à l’aise dans des emplois si disproportionnés. Mais ils