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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/317

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palme, commémore, dans le petit cimetière de Plougrescant, près Lannion, la fin glorieuse du jeune enseigne. Quoique né à Angers, le 11 novembre 1816, Henry, par son père et son grand’père, appartenait à la Bretagne : son père était de Paimpol ; son grand-père de Saint-Renan. De plus, la famille Henry possède dans les Côtes-du-Nord, à Plougrescant, une façon de manoir dont elle faisait sa résidence d’été.

Il n’est que de feuilleter le journal du jeune officier pour voir à quel point cette modeste villa de Kergresq lui tenait au cœur. Le nom de Kergresq revient à toutes les pages comme un refrain obsesseur. Et, avec Kergresq, c’est le Garrec-Dû, Castel-Meur, tous les îlots et les îles aux colorations somptueuses que la mer de Bretagne sertit comme des pierreries autour de la pointe de Plougrescant. Il ne fait aucun doute pour M. Bazin que la vocation de Paul Henry soit née de la contemplation assidue de ce paysage maritime. Peut-être aussi qu’il obéissait sans le savoir aux sollicitations d’un obscur atavisme. Breton, la vie à terre, son calme, sa monotonie, froissaient en lui cette instabilité si chère, l’humeur vagabonde et les confus instincts d’une race de mouvement et d’essor. Il ne se plaisait, dès l’âge de dix ans, qu’aux récits de voyages et d’aventures. La Vie de l’amiral Courbet était son livre de prédilection et quand le jeune Paul dessinait pour se distraire, « c’était presque toujours, nous dit-on, des bateaux qu’il essayait de représenter ».

Il avait fait ses premières études à l’externat Saint-Maurille, fondé à Angers par Mgr Freppel et confié