Aller au contenu

Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/337

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment, 12.000 plus tard, et, pour ma place, à peu près le même présent et le même avenir. Notez que je n’ai pas d’enfants. Avec tout cela, mon cher ami, vous aurez de la peine à me transformer en richard ; mais cependant je crois que vous pouvez rassurer les timides. D’ailleurs, d’ici deux ou trois ans, ma fortune s’augmentera nécessairement. Faites de tout ce verbiage l’usage que vous voudrez. En tout cas, je serais prêt en tout temps à prendre un engagement très explicite de n’accepter ni place ni faveur ni pour moi ni pour les miens, sauf bien entendu le passage de suppléant à titulaire, qui a lieu par élection, et l’entrée à l’Institut, qui est aussi une élection et où j’ai déjà été candidat il y a trois ans. Vous qui connaissez l’enseignement, vous savez qu’en faisant cela je ne renoncerais qu’à une seule place, celle de conseiller. Je crois cette déclaration de nature à ôter tous les scrupules, et je la ferais aussi explicite que l’on voudrait. »

Les partisans de Jules Simon n’en demandaient pas davantage. Sa candidature fut adoptée, mais on convint qu’il ne la déclarerait que dans les derniers jours. L’opposition libérale était, en effet, fort divisée à Lannion. Un parti extrême s’était décidé pour la candidature de M. Yves Tassel, notaire à Perros-Guirec et conseiller général, fort riche et très influent ; une autre fraction penchait pour M. Le Gorrec. maire de Pontrieux ; le parti légitimiste, enfin, soutenait M. de Carcaradec. Jules Simon avait pour lui « les libéraux modérés » de l’arrondissement ; il se croyait assuré, par surcroît, de l’appui des comités parisiens,