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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/336

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Cousin, mais suppléant depuis sept ans révolus, ce qui me constitue aussi une inamovibilité complète. Il va sans dire qu’un suppléant veut avancer : c’est à vous d’expliquer que la nomination à une place de titulaire se fait par élection. Ainsi, pour ma position actuelle, je ne dépends de personne ; et, pour mon avancement, il dépend d’une élection à laquelle le ministre est étranger. Or, comme la plus grande ambition possible d’un membre de l’Université est d’être titulaire à la Sorbonne, vous voyez que je n’aurais pas même à regretter mon indépendance, puisqu’elle ne choquerait pas mon intérêt. Quant à ma position matérielle, la voici. De patrimoine, pas un denier. Mes livres m’ont procuré un revenu qui s’élève à présent à 2.000 francs environ, en comptant tout ce qui me vient de ma plume et qui doit nécessairement s’accroître chaque année. Je n’ai que cela, avec le produit de mes deux places. Je suis marié sous le régime de la communauté avec donation entre vifs sans aucune réserve. J’ai ainsi, du chef de ma femme, un revenu de 6.000 francs, c’est-à-dire après les impôts payés et tous les autres frais. Vous pouvez donc dire 7.000 francs, si vous voulez. Ce revenu consiste pour un tiers en rentes sur l’État 5 pour 100 et pour le reste en une maison située à Paris, sur le boulevard, tout près de chez moi. À la mort de ma belle-mère, la fortune de ma femme sera doublée. Je vous donne là des renseignements très circonstanciés, parce qu’il faut qu’un confident sache tout ; mais je ne pense pas que vous ayez autre chose à dire que 8.000 francs de revenu net bien établi, pour le mo-