Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/351

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danger. Mais il ne s’ensuit pas que chacune de ces familles n’ait pas, en dehors des questions de littérature et d’art, ses aspirations propres et ses tendances bien définies. Et si ces tendances, ces aspirations ne peuvent être rapprochées et fondues présentement, pour recevoir l’unité d’impulsion que le Congrès entend donner aux questions d’ordre intellectuel, il ne s’ensuit pas non plus qu’un tel travail soit impossible ni même qu’on ne l’ait tenté déjà. Un rapide exposé des faits montrera où en est ce travail à l’heure où nous sommes. On en pourra déduire s’il y a quelque vérité dans la parole de M. Zimmer et s’il est croyable que l’opinion européenne ait un jour à compter avec le panceltisme, comme elle compte dès maintenant avec le panslavisme et le pangermanisme.


I


Pour avoir volontairement restreint le champ du celtisme aux communautés les plus vivaces des deux mondes, lord Castletown s’est vu accuser par quelques personnes de trop accorder à la linguistique, quand il n’aurait dû se décider que d’après l’ethnologie. La preuve en est, dit-on, que le Cornwall fut primitivement exclu du Congrès. Les habitants de ce pays semblaient complètement absorbés dans la nationalité anglaise. L’ancien cornique, qu’on parlait encore, à la fin du VIIIe siècle, aux alentours du sinistre cap Land’s End, n’a plus aujourd’hui qu’un représentant,