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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/352

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M. John Hobson Matthews : « Je suis actuellement le seul au monde à avoir une connaissance héréditaire du cornugallois (sic) y écrivait-il récemment à l’un de ses correspondants[1]. J’en ai appris quelque peu de la bouche de feu le docteur Stevens, qui était un cousin de mon père. Lui-même le tenait de son père, Andrew Stevens de Trevegia-Wartha, paroisse de Towednack. » Il n’est donc pas tout à fait exact, comme on le lit un peu partout, que le cornique se soit éteint définitivement en 1777, d’après M. Tobit Ewans, en 1788, d’après la Revue celtique, avec une vieille femme âgée de 102 ans et nommée Dolly Pentraeth. Mais il reste vrai que Dolly fut la dernière représentante populaire du parler cornique. Quelques mots seulement de cette langue avaient surnagé dans la terminologie des mineurs, et l’on citait comme une curiosité, en 1873, trois familles de Newlynn, près de Penzance, qui savaient compter jusqu’à vingt dans l’ancien idiome. La diminution très réelle qu’ont subie de ce côté les hommes de Tré, de Pol et de Pen[2] n’impliquerait cependant pas qu’il les faille bannir absolument du banquet de la fraternité celtique. Ils ne remontent pas tous peut-être aux chevaliers de la Table ronde et la plupart des grandes familles énumérées dans le Doomsday Book ont disparu, à l’exception des Trelawnay et des Trevelyan. Mais si la gentry indigène a fait place presque partout à la gentry

  1. Lettre à M. François Jaffrennou, Clocher breton, juin 1899.
  2. On tonnait le proverbe anglais : By Tre, Pol and Pen, — You may know the Cornishmen.