Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/371

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dans ce qu’elle avait de national : sur tout le reste, offices et rites, flotte une douce teinte d’ironie qui nous avertirait que les célébrants ne sont point leurs propres dupes[1].

Qu’on y prenne garde pourtant : c’est ce respect de la tradition qui fait la force du sentiment nationaliste chez les Gallois et, par la conscience qu’il leur donne du passé de leur race, les rend si intraitables sur tout ce corps de preservative measures dont le faisceau grossit d’année en année et présente toute l’apparence d’une charte en formation. Il ne leur suffit plus aujourd’hui du simple bill de disestablishment qui leur accordera l’autonomie de l’Église indigène ; l’octroi aux Irlandais et aux Écossais du Landbill et du Crofters Holdings act les a piqués d’émulation et ils entendent que leurs propres tenanciers bénéficient d’un privilège analogue. Pour ne pas parler ici des revendications quelque peu désordonnées du jeune parti gallois (le Cymru-Fidd), qui ne vont à rien moins qu’à réclamer pour la principauté un parlement spécial, avec le gallois pour langue officielle, on a vu se former en ces derniers temps, au sein même de la Chambre des communes,

  1. On lit cependant dans la Revue celtique de 1888 : « Le 23 février dernier est mort à Pontypridd, dans le comté de Clamorgan, M. Evan Davies, ou, comme il se faisait appeler, Myfyr Morganwg. Il avait acquis une célébrité bizarre en prétendant rétablir la religion druidique et en s’en faisant grand prêtre. Il avait trouvé un certain nombre de disciples qui se réunissaient à des dates déterminées à Pontypridd pour célébrer le culte druidique dont il croyait avoir retrouvé les rites mystérieux. »