Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/398

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dissant le drapeau de la république d’Irlande. Les événements ne permirent point d’éprouver la sincérité de ces offres[1]. Il ne paraît pas d’ailleurs que l’opinion américaine en ait fait grand état. Mais, sur le terrain électoral, il ne lui en a pas moins fallu compter avec une communauté numériquement si forte. La colonie irlandaise semble avoir pris, d’ailleurs, en ces derniers temps, une conscience plus exacte de son rôle ; d’Irlande, le mouvement en faveur de la rénovation du gaélique a gagné les États-Unis et l’Australie. Des sections américaines de la Ligue gaélique et de la Society for conservation of the Irish language viennent d’être fondées dans les principales villes de ces deux pays. Elles ont obtenu déjà, des bureaux d’éducation de San-Francisco, de New-York, de Chicago, de Boston, etc., l’entrée de l’irlandais dans le programme des écoles primaires. Une satisfaction plus éclatante leur a été accordée récemment par la création de deux chaires de vieux gaélique, l’une à l’université d’Harvard, l’autre à l’université Johns Hopkins, à Baltimore. Enfin des journaux purement irlandais étaient fondés à Boston, à New-York, en Australie, dans les Indes, etc. Faible au début, leur clientèle grossissait d’année en année : les dernières statistiques l’évaluent à 335 000 abonnés ou lecteurs pour les États-Unis ; à 250 000 pour

  1. Hélas ! Mais la guerre anglo-boer l’a permis. Il ne s’est trouvé que 400 Irlandais d’Amérique pour répondre à l’appel et se ranger sous le drapeau de l’héroïque commandant Mac-Bride.