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Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/92

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LA RACE, LE COSTUME, LES MŒURS


Tels saints, tels paroissiens. Ici, pourtant, la généralisation est assez délicate : le paysan du Léon est de stature plus haute, de teint plus blanc, de figure ; plus allongée et plus fine que le Trégorrois ou le Vannetais. La tournure d’esprit aussi diffère. Mais, dans le Léon même, l’homme de l’Arcouat ne ressemble pas à l’îlien de Batz ou d’Ouessant. « Bigouden » de Pont-Labbé, « Paganed » de Kerlouan et de Guisseny, « Sinagots » du golfe d’Auray, « Sauvages » de Pleiben et d’Edern, autant de types, peut-être autant de races. Les savants s’y perdent.

Sans doute les récents travaux de MM. Maury, Deloche, Jarno, Réveillère et d’Arbois de Jubainville ont quelque peu élargi l’horizon historique de la péninsule armoricaine, longtemps circonscrit aux Celtes qui passaient pour nos plus lointains ancêtres et les premiers occupants du sol. Les fouilles pratiquées dans les dolmens et les tumuli, les découvertes de stations et d’ateliers préhistoriques ont fait apparaître, à l’orient des premiers âges, une civilisation nébulaire, un agglomérat de civilisations plus qu’une civilisation, dont le noyau principal doit être reporté du centre de la Gaule chez les mégalithiens de Carnac et de Locmariaker. Mégalithiens, le mot, faute d’un vocable plus précis, servit à M. Réveillère et à quelques