Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/106

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de M. d’Ys — n’est point ce manoir de Kerambellec ou Meskambellec dont il est parlé dans les Souvenirs d’enfance. Aussi bien le grand écrivain nous avait mis en garde contre lui-même : « J’ai changé plusieurs noms propres, dit-il. D’autres fois, au moyen d’interversions légères de temps et de lieu, j’ai dépisté toutes les identifications possibles que l’on pourrait établir. » Le manoir patrimonial des Renan s’appelait Keruzec ou Kerauzec, en Traou-Dû[1], sur la rive droite du Trieux. Sur ce point, après les recherches de M. d’Ys, les hésitations ne sont plus permises. Encore eût-il été bon d’ajouter qu’il y a un manoir de Kerambellec en Plourivo et que Kerambellec, Kerno et Kerhuel étaient les trois maisons nobles de la paroisse.

Petite chicane. Là du moins M. d’Ys donne des preuves, établit ses références. On le voudrait toujours aussi scrupuleux. Quand il emprunte à un auteur, que ne cite-t-il l’auteur ou que ne recourt-il à la précaution des guillemets[2] ? Page 94, une hagiographie moins sommaire lui aurait appris à distinguer entre Saint-

  1. Mais pourquoi M. d’Ys veut-il que Traou soit une altération de Toul (trou) ? Traou veut-dire vallée et s’entend fort bien joint à du, vallée noire. Et où a-t-il pris enfin que Keruzec voulût dire « Maison réparée » ?
  2. Exemple : j’ai écrit quelque part que le mol et humide Trovern dût un peu agir sur Renan comme l’âpre Combourg sur Chateaubriand enfant. M. d’Ys m’a fait l’honneur de trouver la phrase à son goût et de l’enchâsser dans son texte. C’est de la bonne mosaïque. Mais cela porte encore un autre nom.