Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/23

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d’eau de mer la lèvre des nouveaux-nés ; on les y berce, au rythme d’une cantilène marine[1], en imitant le roulis des barques. À Lampaul, au cimetière, une plaque de marbre blanc porte cette inscription mystérieuse :

 
ICI
NOUS DÉPOSONS
LES CROIX DE PROELLA
EN MÉMOIRE
DE NOS MARINS
QUI MEURENT
LOIN DE LEUR PAYS
DANS LES GUERRES
LES MALADIES ET LES NAUFRAGES

  1. Rouanvta, rouanv’ta !
    Domp ac’haun da pesketa,
    Ma’r bo pesket bremija
    Da zribi gant ar bara ;
    Ha warc’hoaz, da zijuni,
    Ni hor bo pesket, bridilli.
    Eat ar bagou d’ar Vajin,
    Nemet tonto Iann ar Spin ;
    Deut ar bagou tout en od :
    N’euz bet nemet or c’hellok.

    « Rame donc, rame donc ! — Allons nous en pêcher — pour avoir du poisson tout à l’heure — à manger avec le pain ; — et demain à déjeuner — nous aurons des poissons, des maquereaux. — Les bateaux sont allés à la Basse-Froide, — hormis (celui de) tonton Jean l’Epine — les bateaux sont tous revenus au rivage : — un n’a rien pris qu’un courlis. » (Berceuse de Sein recueillie par L.-F. Sauvé).