DANS LA CORNOUAILLE DES MONTS[1].
François Jaffrennou est né à Carnoët (Côtes-du-Nord) le 15 mars 1879.
En moyen breton Carnoëdd — et par corruption Carnoët — veut dire les Sépulcres, l’Ossuaire. Non plus que Barrès, je ne pousse l’amour de l’archéologie au point de vouloir le monde couvert de pierres tombales. « On peut se passer à la rigueur de ces vestiges magnifiques, dit l’auteur d’Amori et Dolori sacrum : l’important, c’est de ne pas oublier que nous sommes les prolongements, la continuité de nos morts. » Barrès a raison et, s’il lui fallait un exemple pour illustrer sa thèse, je lui proposerais Jaffrennou : Breton et Breton uniquement, fermé de parti-pris à tout ce qui n’intéresse pas son horizon ethnique, Jaffrennou est l’homme de la tradition par excellence ; il plonge par toutes ses racines dans la cendre du passé ; le meilleur de son génie lui vient des vieux montagnards qui dorment sous les cairns de son pays natal, dans ces gorges solitaires où rôde
- ↑ Cette étude a paru en préface au Barzaz Taldir (Paris, Honoré Champion, édit.)