Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/361

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source de renseignements, mais je crains d’y puiser : l’un des frères de Noémie, je ne sais lequel et je ne sais à quelle date, partit pour la Turquie et s’établit comme horloger à Constantinople. Il revint au pays natal, cousu de l’or des infidèles, et vécut ses derniers jours dans une charmante villa édifiée sur les coteaux de Plouguiel, au-dessus de l’estuaire, parmi de jolis bois de sapins, et que l’on nomme encore de ce chef « Constantinople ». Son fils, M. Aristide Tallibart, gendre de M. Le Goaster, jadis bien connu dans la région trégorroise, habite aujourd’hui cette maison. Je pourrai m’adresser en lui en dernier recours : on me dit que c’est un homme charmant et un lettré. — Des Tallibart furent aussi boulangers à Tréguier. Marie-Jeanne Le Louédec, mère de Noémie, mourut le 13 juin 1834 ; Jean-François Tallibart le 4 janvier 1840. C’est probablement à cette date que Noémie, âgée alors de vingt-deux ans, quitta Tréguier, — pour quelle destination ? Je ne sais encore, mais M. Psichari assure qu’elle est enterrée dans le cimetière de Louannec. Cela est plus que vraisemblable, puisque Renan s’exprime ainsi dans son supplément aux Souvenirs d’Enfance : « Je ne répondis rien à mon interlocuteur, mais je m’assis sous un vieux hêtre, à l’angle du cimetière, en face de la mer. » Il est avéré que Renan demeura, toute sa vie, dans les termes de la plus grande amitié avec la famille Tallibart et je ne sais si eux-mêmes ne se réclament point de sa parenté ».

Souhaitons que M. Gélard poursuive et mène à bien son enquête sur « la petite Noémi », l’une des plus