Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 2, 1908.djvu/66

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du Barzaz-Breiz intéresse les folk-loristes autant que les philologues. Il n’est que de prononcer le nom de La Villemarqué : voilà, sur deux rangs, tous ces ongles en bataille. Pour se risquer en si frénétique compagnie il fallait la belle et tranquille audace d’une femme : honneur au courage de Mme la marquise de Boisanger ! Nous ne serions plus des Français si nous ne subissions pas le prestige de l’héroïsme féminin sous toutes ses formes et davantage, s’il se peut, de l’héroïsme qu’aristocratise un soupçon de poudre à la maréchale. C’est le cas de cet héroïsme-ci, qui a encore, pour nous séduire, l’agrément de s’ajuster mieux qu’aucun autre à la belle définition donnée par Michelet du caractère de la race bretonne, « rêveuse, mystique, imaginative, spirituelle et n’en aimant pas moins l’absurde, l’impossible, les causes perdues ».

    chef ou plutôt le sous-chef de ses détracteurs (car c’était Renan qui avait attaché le grelot) ne savait que balbutier.
    M. de La Villemarqué a eu plusieurs torts. Il est né en 1815 ; — il a eu un succès beaucoup plus grand que celui de ses successeurs ; — il a fait connaître au monde entier la Bretagne, si grande dans sa foi et sa poésie, et, enfin, aucune des attaques de la plus mesquine jalousie n’a pu l’arracher au silence.
    Ce silence, il ne me plaît pas de le garder devant sa tombe et je vous prie, Monsieur, de vouloir bien publier intégralement cette lettre. Elle passe bien au-dessus des insultes anonymes, mais les colonnes qui les ont reçues doivent cette réparation. Je vous prie d’en trouver ici mes remerciements anticipés.

    Hersart de la Villemarqué-Boisanger.