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bouche de M. de La Villemarqué le 30 octobre 1890. »

Il faut en faire notre deuil : le Barzaz n’est point une œuvre authentique et, si le peuple de Bretagne y a collaboré[1], la part de collaboration personnelle de La Villemarqué, aidée des abbés Henry et Guégen, y excède singulièrement l’apport populaire. Mais le Barzaz, en tout état de cause, reste un chef-d’œuvre. Aucune des quatre grandes littératures celtiques n’a rien produit de plus beau. Et c’est pourquoi l’on a peine à comprendre cette obstination de Mme de Boisanger et de ses amis à vouloir réhabiliter en La Villemarqué l’érudit aux dépens du poète. L’érudit, chez l’auteur du Barzaz, fut médiocre, et sa réputation usurpée ; le poète est un des plus grands du XIXe siècle. Comment la piété filiale de Mme de Boisanger peut-elle hésiter entre les deux ?



  1. Voir à l’Appendice.