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demeurant à Plouguiel, département des Côtes-du-Nord, fille majeure de feu d’Anthoine (sic) Petitbon et de Louise Le Dû, âgé (sic) de 62 ans, mendiante, demeurant au dit Plouguiel.

Le mariage a été contracté par devant Adam, maire, en présence des quatre témoins exigés par la loi, savoir : Yves Le Cuer, cultivateur ; Jean Rollant, cultivateur ; Jean Le Maillot, journalier ; Guillaume Péron, tailleur, tous de Plouguiel et amis des contractants.

Marguerite Petibon survécut à son mari. Elle l’accompagnait dans ses tournées estivales et le barde n’eut pas d’autre compagne jusqu’à sa mort. Cependant Olivier Souvestre parle d’une certaine Fantik qui lui servait de commère. Faut-il donc suspecter la véracité de l’auteur de Mikaël ?

Cela n’est pas nécessaire. En 1792, au moment où se passe la scène rapportée par Souvestre[1], Yann avait vingt ans. Il n’était pas encore marié. Mais, s’il avait déjà embrassé la profession de chanteur ambulant, il fallait bien, étant aveugle « depuis l’âge de sept mois », comme lui-même le déclare à la fin d’une de ses complaintes, que quelqu’un le convoyât par les chemins. Cette Fantik, en somme, pouvait fort bien être une de ses sœurs cadettes, si tant est que Yann eût des sœurs, ce que j’ignore pour le moment.

De toutes façons, à partir de 1810, apocryphe ou réelle, Fantik disparut de la vie de Yann-ar-Gwenn et sa place fut prise par Marc’harit (Marguerite) Petibon[2]. Les différents témoignages que j’ai re-

  1. V. L’Âme bretonne, 1re série, p. 9).
  2. « Pas du tout, me riposta spirituellement Léon Duracher. Yann-ar-Gwenn était bigame. Il le faut : sans quoi je te défie d’accorder Fantik avec Marguerite Petitbon. Tu crois tout concilier en faisant de Fantik « une sœur cadette » de Yann-ar-Gwenn, qu’elle aurait conduit à Quimper en juillet 1792. Fantik proteste, la Fantik d’Oli-