Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/153

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Regrettons-le. C’est chez Haslé, à Morlaix, que Yann-ar-Gwenn faisait ordinairement imprimer ses chansons. Il en porta cependant quelques-unes à mon père. Mais, comme ces chansons n’étaient pas toujours signées, leur attribution reste incertaine, exception faite pour le Débat entre l’Eau et le Feu (Disput entre an dour hac an tan), et le Débat entre un cordonnier et un sabotier (Disput entre ur c’hereer hac ur botoer coat), dont les envois finaux contiennent le nom de l’auteur.

Je ne puis mieux terminer le récit de mon pèlerinage au pays de Yann-ar-Gwenn qu’en reproduisant ici la meilleure — qui est aussi la plus courte — de ces deux compositions. Elle n’est plus dans le commerce. Et c’est donc une rareté. Je l’ai trouvée dans le cahier des chansons imprimées à Lannion, chez mon père, et qui fut mon seul héritage, avec la vieille madone en granit qui décorait la niche extérieure de l’imprimerie paternelle et qui veille aujourd’hui sur ma maison de Trestraou.

Mar gallan gout ar feçon, e tenin da rima
Eun disput a neve flam, d’enem divertissa.
Savet entre ar c’hereer bac ar botoer coat
Pa vet erpg en eur boutail it daou pot dilicat.

O daou deus prometet e mige digante,
Goude formi eun disput excellant entrese,
Eun doucen vio fritet hac eun tam bara guen,
Hac eur banne da effa en fin ar ganaouen.

Mar be glebiet an anchen, ar bombard a zone,
A zilao gant parfeti eun darn a resono.
Vit ho lacat da zisput an eil oc’h e quile
Ha nen pas rima notra nemert ar virione.

AR BOTOER

« Er gouan ec’h intentan, eune ar botoer coat.
E me a zen da viscan treid an dud dilicat ;