Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/181

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compagnaient saint Jean et saint Symphorien, Marie s’arrêta au pied de la falaise à un endroit qu’on appelle encore le Pas de la Vierge, puis reprit sa montée et, un peu lasse en arrivant au sommet, tentée peut-être aussi par le charme du paysage, elle dit :

« Assez cheminé, cessons ! »

Et l’écho répéta : « Cessons ! » L’s tomba dans la suite, avec un pan de la tour sans doute, mais la légende est restée.

Il y a d’autres monuments d’ailleurs à Saint-Brieuc : la cathédrale d’abord, qui date en partie du XIIIe siècle, et l’hôtel de la préfecture, qui emprunte quelque grâce d’une ancienne prébende du Saint-Esprit qu’on y a enclavée, surtout de son beau parc de plusieurs hectares où les Briochins, en 1896, donnèrent à un prédécesseur de M. Millerand le régal nocturne d’une « dérobée » aux flambeaux, sorte de bourrée ou mieux de farandole armoricaine. Dans les rues même de Saint-Brieuc on trouve plusieurs maisons de haut style, comme le Pavillon de Bellecize, l’hôtel Quiquengrogne (ancien palais épiscopal), l’hôtel Le Ribault, l’hôtel de Rohan et l’hôtel des Ducs de Bretagne, où descendirent Jacques II à son retour d’Écosse, le grand-duc et la grande-duchesse de Russie en 1782, et qui n’est plus aujourd’hui qu’une auberge de rouliers.

Grandeur et décadence ! Précisément c’est dans une de ces antiques « demeurances », qui regardait par son unique tour le port du Légué et la baie, que naquit Villiers de l’Isle-Adam. Je ne sais si elle existe encore. Saint-Brieuc s’est beaucoup rajeunie en ces dernières années et la maison natale de Villiers n’avait rien d’un palais. Plus que de ses hypothétiques aïeux de l’ordre de Saint-Jean de Jérusa-