Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 4, 1924.djvu/212

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Richepin de la Chanson des Gueux et de la Mer, par exemple, lui est aussi redevable que le Verlaine de Jadis et Naguère, d’Amour et de Parallèlement au poète de Raccrocs et des Rondels pour après. S’il est vrai, comme le croyait Jules Tellier, que les choses imparfaites procèdent dans l’absolu des choses parfaites et n’en sont qu’un reflet, il est vrai aussi que l’historien des lettres, habitant du relatif, courrait certains risques à trop vouloir négliger les misérables contingences de la chronologie terrestre. Peut-être que le principal mérite des Amours jaunes est d’avoir paru en 1873, dix ans avant la révolution symboliste et trois ans avant la Chanson des Gueux. Encore y aurait-il une injustice véritable à ne pas faire la part des « réalisations » dans l’œuvre de Corbière. Il y eut autre chose chez lui que des intentions et, si gâté de puérilités qu’il soit, si insupportable même souvent par sa jactance, ses bouffonneries et son débraillement, la postérité en fin de compte restera indulgente à ce « grand poète d’ouragan », dévoyé sous le ciel parisien, qui tourna un moment sur nos têtes, poussa un cri bref et disparut dans ses brumes.